Bonjour à tous,
A titre de premier article du forum "répliques", voici un premier état d'un topic (destiné au départ à Fronto) sur la torture de réplique chez les barbares du nord.
Vieillissement AKSU et petits plusVoici une AKSU KLS-D-Boy, récemment adoptée, qui a déjà été présentée sur Frontovik .
http://www.sgc-bdms.net/forum/viewtopic.php?t=3889
Elle avait été sobrement – et soigneusement - vieillie par son précédent propriétaire qui ne souhaitait pas l’utiliser en partie (il se reconnaitra). Au-delà de l’habituel downgrade-fiabilisation, elle m’a paru mériter encore quelques petites attentions que je réalise au fur et à mesure de mes disponibilités. Rien d’indispensable, ce sont des petits « plus ».
Le muzzle break a été poli pour évoquer la finition chromée du RS. Il s’agit d’une - très belle - pièce Inokatsu fournie avec la réplique (merci Ratz) et plutôt que d’essayer d’enlever le bronzage au vinaigre dans le cône sans saloper l’extérieur, j’ai préféré poncer. Voici les outils choisis après quelques tâtonnements :
- Perceuse Metabo 850 w (variateur de vitesse progressif et précis)
- Papiers de verre de grains variés, roulés en cornets de frites (Belgian Powa), 2 couches, glissés dans le cône et maintenus par des chutes de mousse expansive. Le tout est entraîné par une mèche à bois enfoncée dans la mousse sans forcer, bien dans l’axe. La seule difficulté est de monter doucement en régime pour maintenir le couple de rotation des différents éléments.
- Laine d’acier 0000 pour finir, entraîné par un bâton d’eskimo serré dans le mandrin.
Les outils
Le résultat
Le levier d’armement des « vraies » AKSU est, pour ce que j’ai pu voir, +/- 7 mm plus court que celui des AK74, pour des raisons d’encombrement j’imagine. Il est donc aussi moins fragile, ce qui nous intéresse vu la qualité du métal utilisé ici. Comme KLS n’a pas cru bon de produire un bolt adapté à ce modèle, il faut retailler, en reproduisant la courbure existante. Merci Dremel (pas Metabo ce coup-ci, non).
Le levier d’armement RS
Le levier KLS fraîchement retaillé
Le rail pour optiques a été démonté, pour conformité au RS et question de goût personnel. Les trous de vis ont été rebouché ; je dois encore trouver la bonne pièce pour le rivet arrière (si pas, la tourner).
Le vieillissementChacun son truc, mais j’aime les objets sentant un peu le vieux, et j’avais envie de m’amuser un peu sur cette réplique (je serais moins franc avec une VFC ou une Real Sword…).
Première chose, se documenter et mater longuement des photos de vraies machines ayant du vécu (pas le plus désagréable, d'ailleurs). Contrairement aux AKM et consorts, les AK 74 et suivantes sont phosptatées (bain inconnu) puis couvertes d'une peinture noire cuite au four. Certains axes (chien, détente ...) et parfois la hausse conservent la finition phosphatée sur la machine assemblée
Sur ce modèle de musée conservé chez Izhmash et quasi neuf, on observe bien comment s’use la peinture, à coup de petites griffes répétées finissant par faire apparaître le métal sur les arêtes, mais pas de manière lisse et unie, sauf par zones réduites.
Ici une autre, produite en 83 et en service depuis. Elle a vécu, et pas dans la soie. Malgré la photo au flash, on devine que la peinture est partie sur de larges surfaces, montrant la finition phosphatée de l’acier, voire le métal nu et rouillé par endroit. C’est le niveau de finition que j’aimerais atteindre, mais je ne vois pas comment sur une KLS (peut-être sur une Inokatsu peinte ; là, je sens que je vais me faire des potes).
Le bloc prise de gaz/guidon de la même, ici il ne reste que quelques traces de peinture noire.
La crosse. A noter, comme la chose est normalement transportée repliée, le côté gauche de la crosse (dépliée) et du corps sont moins « marqués » que le reste.
Une AK 74 S
Voilà pour le RS. La réplique :
Le premier vieillissement au papier de verre + laine d’acier avant traitement local.
Griffer quelques milliers de fois la réplique avec une aiguille me paraissant un peu fastidieux et la lime étant trop agressive, j’ai opté pour le clou rouillé. Si. Les cristaux d’oxyde de fer font un peu le boulot du papier de verre, mais de manière très localisée, et sont moins agressifs que la lime. Ils ont en outre le « mérite » de salir gentiment la surface du métal, et de faire apparaître par endroits une « fleur de rouille » aisée à stabiliser. L’abrasion étant peu efficace, le traitement est relativement progressif, ce qui évite les (trop) mauvaises surprises.
Ainsi agressée, la peinture KLS, plutôt épaisse, disparaît graduellement pour laisser parfois apparaître une sous-couche ( ?) gris foncé », qui rappelle assez bien la finition phosphatée matte du RS. Joie.
Il faut donc s’y coller, et frotter les arêtes et autres surfaces naturellement soumises à l’abrasion avec des clous rouillés de tailles différentes, en variant sans cesse la force et la direction du mouvement, pour éviter toute monotonie et un effet trop répétitif. Nettoyer régulièrement pour évaluer les dégâts, et adoucir s’il le faut pas un délicat passage de la laine d’acier. Ne pas oublier non plus de porter des coups et griffes variés sur le corps, avec retenue et modération. C’est pour son bien, il faut souffrir pour être belle.
Je trouve personnellement l’effet plus convaincant que l’abrasion simple, sur une réplique peinte en tout cas. Inconvénient : ç’est long, fastidieux, et ça risque d’altérer la qualité de votre relation avec la réplique.
Quelques photos de la victime, à un stade intermédiaire du travail :
Le bloc prise de gaz-guidon
Une arête du corps près du crochet de retenue de la crosse. L’arête avait été mise à nu au papier de verre/laine d’acier, il s’agit de casser visuellement sa régularité en créant de petits accidents irrégulier de part et d’autre
Le levier d’armement
Le flanc droit du corps. L’éclairage de la photo « force » un peu l’effet, les rayures les plus fines se devinent à peine en lumière normale.
Reste à faire, pour que le bonheur soit total :
Les rolled edges de la crosse : j’ai l’idée mais reste à trouver les bonnes pièces aux bonnes cotes pour faire l’ « enclume » à glisser dans les branches. Pas si évident, faut que ça ne bouge pas d’un poil pendant le martelage. A suivre.
Frapper un millésime cohérent avec les bois (Ils resteront là, par délicatesse envers le précédent proprio qui les a bichonnés) dès que j’aurais trouvé les bons chiffres à frapper. D’accord, c’est un truc de pinailleur.
Réaliser un « simili tube des gaz » pour empêcher la vision de la batterie par la ventilation des bois, justement. Pourquoi faire simple ?
Bon ben voilà, si ça vous inspire quelques reflexions ... Remarques, critiques et suggestions sont les bienvenues.